Tout d’abord, il apparaît désormais évident que la nouvelle politique de
l’AEFE prévoit que les postes d’enseignants titulaires qui quittent la Russie
pour rejoindre la France ne seront pas renouvelés après le départ du professeur.
En clair, le professeur titulaire sera remplacé par un professeur en contrat
local recruté sur place dont on peut raisonnablement penser qu’il ne sera pas
titulaire d’un diplôme délivré par L’Éducation Nationale et donc pas forcément
au fait des pratiques ayant cours dans le système éducatif français.
Ces mesures s’expliquent
par un désengagement progressif et spectaculaire de l’État dans le financement
de l’AEFE. En effet, il faut rappeler que les salaires des personnels résidents
(détachés par l’administration française) sont pris en charge à 70 % par l'État le reste étant assuré par le lycée. En
remplaçant les titulaires par des contrats locaux, payés intégralement par le
lycée, l’État augmente considérablement les frais de fonctionnement des lycées
français à l’étranger. Bien évidemment, pour absorber cette nouvelle
augmentation, l’établissement aura tendance à augmenter les frais de scolarité,
faisant porter ce nouveau poids sur les familles. C’est déjà le cas mais il est
plus que probable que ce phénomène soit appelé à s’amplifier dans les années à
venir.
L’État réduit donc la
voilure dans ses ambitions pédagogiques, il demande aux établissements de
devenir presque autonomes financièrement et comme si cela ne suffisait pas, et
comme pour baisser le rideau, il demande aux enseignants de serrer fortement la
ceinture.
En effet, la prime de résidents, l’Indemnité Spécifique de Vie Locale
(ISVL) destinée à compenser le coût de la vie à Moscou ne cesse de baisser
depuis plusieurs années : en quelques années, la baisse est de l’ordre de
23 % de février 2018 à février 2019 et ce n’est vraisemblablement qu’un début…
Le risque est de voir des
résidents titulaires depuis longtemps présents à Moscou rentrer en France et être
remplacés par des personnels locaux ou dans le meilleur des cas de nouveaux
venus pas forcément en phase avec les spécificités de l’enseignement à
l’étranger. Rappelons que les nombreuses activités (séjours de ski à Ognikovo
puis à Desna, Olympiades de mathématiques de Moscou, sorties de découvertes scientifiques
dans différents instituts scientifiques de pointe…) ne sont possibles que grâce
aux réseaux ou à la bonne connaissance du pays qu’ont les enseignants présents
depuis un certain temps à Moscou. Les enseignants au vu du sort qui leur est
fait par l’AEFE pourraient être susceptibles de vouloir moins s’engager ; alors
même que l'AEFE s'est-elle même engagée dans un projet d'agrandissement.
Il nous a semblé important que ces quelques informations soient portées à
la connaissance des parents d’élèves.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire