jeudi 21 février 2019

Le personnel du lycée français de Moscou, souhaiterait faire part de ses inquiétudes face à certaines évolutions inquiétantes et des conséquences qui peuvent en découler.


Tout d’abord, il apparaît désormais évident que la nouvelle politique de l’AEFE prévoit que les postes d’enseignants titulaires qui quittent la Russie pour rejoindre la France ne seront pas renouvelés après le départ du professeur. En clair, le professeur titulaire sera remplacé par un professeur en contrat local recruté sur place dont on peut raisonnablement penser qu’il ne sera pas titulaire d’un diplôme délivré par L’Éducation Nationale et donc pas forcément au fait des pratiques ayant cours dans le système éducatif français.
           Ces mesures s’expliquent par un désengagement progressif et spectaculaire de l’État dans le financement de l’AEFE. En effet, il faut rappeler que les salaires des personnels résidents (détachés par l’administration française) sont pris en charge à 70 % par l'État le reste étant assuré par le lycée. En remplaçant les titulaires par des contrats locaux, payés intégralement par le lycée, l’État augmente considérablement les frais de fonctionnement des lycées français à l’étranger. Bien évidemment, pour absorber cette nouvelle augmentation, l’établissement aura tendance à augmenter les frais de scolarité, faisant porter ce nouveau poids sur les familles. C’est déjà le cas mais il est plus que probable que ce phénomène soit appelé à s’amplifier dans les années à venir.
           L’État réduit donc la voilure dans ses ambitions pédagogiques, il demande aux établissements de devenir presque autonomes financièrement et comme si cela ne suffisait pas, et comme pour baisser le rideau, il demande aux enseignants de serrer fortement la ceinture.
En effet, la prime de résidents, l’Indemnité Spécifique de Vie Locale (ISVL) destinée à compenser le coût de la vie à Moscou ne cesse de baisser depuis plusieurs années : en quelques années, la baisse est de l’ordre de 23 % de février 2018 à février 2019 et ce n’est vraisemblablement qu’un début…
           Le risque est de voir des résidents titulaires depuis longtemps présents à Moscou rentrer en France et être remplacés par des personnels locaux ou dans le meilleur des cas de nouveaux venus pas forcément en phase avec les spécificités de l’enseignement à l’étranger. Rappelons que les nombreuses activités (séjours de ski à Ognikovo puis à Desna, Olympiades de mathématiques de Moscou, sorties de découvertes scientifiques dans différents instituts scientifiques de pointe…) ne sont possibles que grâce aux réseaux ou à la bonne connaissance du pays qu’ont les enseignants présents depuis un certain temps à Moscou. Les enseignants au vu du sort qui leur est fait par l’AEFE pourraient être susceptibles de vouloir moins s’engager ; alors même que l'AEFE s'est-elle même engagée dans un projet d'agrandissement.

Il nous a semblé important que ces quelques informations soient portées à la connaissance des parents d’élèves.