|
Métro Tulskaia Moscou septembre 2018. DR. |
Novembre 2012
Immobilier : Moscou toujours plus chère
Le prix du logement à Moscou
n’arrête pas de grimper et place la capitale russe en seconde position des
villes au monde pour la hausse des prix immobiliers.
Selon le rapport trimestriel World Cities Review publié par la société Savills
, le prix du logement à Moscou augmente à un rythme de 5,5% par an. La première
place du classement revient à Hong Kong où cet indice atteint 7,4%. Le top 3
est clôturé par Sydney avec 3,7% d'augmentation annuelle.
Cette hausse des prix du logement s’explique par l’attraction continue de la
capitale russe pour les investisseurs, son marché immobilier offrant toujours
de nombreuses opportunités. « Il y a
encore dans le centre de la ville, à côté des buildings en construction, des
bâtiments désaffectés qui occupent des surfaces de terrain très importantes
avec de gros potentiels », constate Sébastien Iwanski de l’agence
Intermarksavills Russie.
Outre l'appétit des investisseurs, les prix sont également fonction de l’offre
et de la demande, cette dernière étant en constante augmentation.
« A Moscou, la demande est très
importante et fait le jeu des propriétaires. Il n’est pas rare de trouver un
nouvel appartement sur le marché en début d’après-midi, de prendre rendez-vous
pour une visite en fin de journée et de constater qu’il y a déjà eu 2 visites
et que la propriétaire a déjà reçu plusieurs offres. L’appartement qui était
proposé à 60.000 roubles est alors au plus offrant », explique Sébastien
Iwanski.
Le prix du logement ne subit donc aucun encadrement et « les propriétaires restent libres de pratiquer les tarifs et les
augmentations qu’ils veulent ». Aujourd’hui, un studio est loué environ 50
000 roubles (1.250 €) le mois. Il faut compter 60 000 roubles pour un deux
pièces de 40 m2 dans le centre, et 100.000 roubles (2.500 €) pour un trois
pièces, voire plus si l’appartement a du charme ou s’il est moderne.
La colocation comme système D
La hausse du prix du logement ne touche finalement que très peu de familles
moscovites -pour la plupart propriétaires -, mais frappe durement les jeunes
qui débutent dans la vie active et cherchent à se loger.
Ces derniers s’installent en général loin du centre, aux derniers arrêts de
métro, dans des zones périphériques où les loyers pour des petites surfaces
tournent autour de 20 000 roubles (500 €). S’ils souhaitent se rapprocher du
centre, les petits salaires n’ont pas d’autre choix que la colocation, une
pratique très courante à Moscou dont ils se satisfont dans un premier temps.
« Soit ils passent au moins une heure
dans les transports en commun pour se rendre à leur travail, soit ils sont en
colocation. Trois personnes peuvent partager un grand appartement de 3 pièces
avec le salon transformé en chambre. Chaque locataire payera environ 15 000
roubles (380 €) par mois, et bénéficiera ainsi d’une plus grande surface »,
explique le représentant de l’agence, qui ajoute qu’en plein centre, un grand
deux pièces de 60 mètres carrés pourra ainsi être accessible pour deux
colocataires, pour 30 ou 40.000 roubles chacun.
L’expatrié s’en tire à moindre mal
Moins à plaindre, la population expatriée installée dans la capitale russe.
Soutenue par leurs entreprises qui octroient des budgets parfois pharaoniques
pour loger leurs employés dans des conditions optimums. « Dans certaines entreprises étrangères, le budget pour une famille avec
deux enfants est de l’ordre de 10 000 dollars (8.000 euros) », explique
Sébastien Iwanski.
Le budget est considérable mais tend à stagner alors que le marché augmente,
indique l’agence Intermarksavills. Aussi, suite à une augmentation du loyer et
un refus de la société de gonfler le budget alloué, « il n’est pas rare de voir une famille se remettre en recherche
d’appartement et ne pas trouver de produit similaire à ce qu’elle avait il y a
deux ou trois ans. Elle devra alors faire des concessions pour s’installer dans
une surface plus petite ou située dans un autre quartier. »
A l’inverse de Moscou, le rapport World Cities Review cite Paris, un exemple de
ville où l’indice du prix du logement a chuté de 3,4%. Un phénomène causé par
la crise de la zone euro et la position du président français sur
l'instauration d'une taxe élevée sur les produits de luxe.