mardi 25 septembre 2018

Mobilité des enseignants imposée à tous ! Fin du statut des résidents ?

La circulaire du Ministère de l'Éducation nationale publiée le 13 septembre 2018, sans concertation et information préalable, limite les détachements à 6 ans (+3 exceptionnellement) pour tous les nouveaux détachements de personnel expatriés, résidents ou détachés directs. C'est une véritable bombe à retardement qui mettra fin à terme au statut de résident. Nous reviendront très prochainement sur les conséquences de cette décision pour le Lycée Alexandre Dumas de Moscou. En attendant vous pouvez lire :
• Le Bulletin Officiel du 13 septembre 2018 http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=133155
• L'analyse du SNES Hors de France http://www.hdf.snes.edu/spip.php?article685
• L'analyse du SNES Espagne qui montre bien les enjeux de cette décision https://snesespagne.wordpress.com/2018/09/17/mobilite-forcee-des-residents-cest-non/

• La réaction de Jean-Yves Leconte, sénateur PS des Français établis hors de France : https://jeanyvesleconte.wordpress.com/2018/09/24/mes-interrogations-sur-la-pseudo-concertation-relative-au-reseau-aefe/


Pendant que l'administration se gave, les personnels trinquent...


Novembre 2012

"Il semblerait que les agents qui ont de l’entregent, après avoir exercé à l’étranger, reviennent servir trois ans dans les services centraux afin de pouvoir présenter à nouveau leur candidature à des postes d’expatrié (c’est pourquoi 65% des agents restent moins de trois ans au sein des services centraux). En outre, l’AEFE vient de créer des postes de coordonnateurs régionaux (pour la zone Asie, pour l’Amérique du Sud, pour le Moyen-Orient, pour la péninsule ibérique et pour l’Europe centrale) qui sont d’ores et déjà réservés aux plus fidèles collaborateurs de l’Agence."

"Et que dire de l’augmentation significative du nombre d’agents employés dans les services centraux ?
 Entre 2005 et 2010, leur nombre est passé de 106 à 170, soit une croissance de plus de 60% en sachant que plus de la moitié de ces fonctionnaires sont de catégorie A, c’est-à-dire des fonctionnaires(supprimer ) chargés de fonctions de conception, de direction et d’encadrement. L’organigramme de l’AEFE est d’ailleurs symptomatique de ce travers : l’équipe de direction est composée de cinq personnes (une directrice, un directeur adjoint, un secrétaire général, un secrétaire général adjoint et un chef de cabinet chargé des relations avec les élus).  Cette équipe s’applique à ne pas réduire le vivier de postes d’expatriés vacants chaque année et à justifier coûte que coûte l’enveloppe des postes inscrits au budget."

http://www.ifrap.org/La-mauvaise-gestion-des-personnels-de-l-AEFE,12031.html

Ce n'est pas nous qui le disons mais c’est un institut qui s'est amusé à éplucher les rapports d'activités de l'Agence.  Le moins que l'on puisse dire c'est que l'on ne peut pas les démentir. L'administration s'est réservée les postes d'expatriés, il ne reste pour les enseignants que les postes de conseillers pédagogiques, et quelques postes d’expatriés dans les endroits très exposés.  Toute cette bureaucratie -  de directeur, directeur adjoint, de secrétaire général, de secrétaire adjoint, de chef de cabinet...-  a besoin pour exister et pour continuer à faire partie de l'Agence, de faire quelque chose pour justifier de l’existence de son poste. Donc chaque responsable y va de son idée, de son conseil, de son ordre, de sa mission et tout cela dans le plus profond désordre. Un jour c'est la langue locale qui est la priorité, puis l'anglais, puis le retour à la langue locale, puis l'ensemble des langues : l’un veut lancer une action sur l'Opéra, un autre une action sur la Course aux nombres et les établissements sont sommés de participer à ces projets et à financer et faire financer par les parents ces projets. Les personnels enseignants sont en première ligne pour faire vivre sur le terrain les établissements « d'excellence », comme aime se le répéter l’AEFE. En même temps leur charge de travail s'accroit en autres par la multiplication de projets conçus par l'administration centrale.
En quelques années les enseignants sont devenus les seuls fonctionnaires d'État employés à l'étranger sans prime d'expatriation et doivent se débrouiller pour vivre dans les pays. Ils reçoivent une indemnité (ISVL) censée leur permettre de vivre dans le pays. En réalité cette prime est notoirement faible, voire ridicule dans une grande partie des pays du monde. Les personnels qui sont en première ligne pour faire vivre les établissements, se retrouvent confrontés à des situations très difficiles. Depuis deux ans l'AEFE, soumise à une forte pression des personnels a décidé d'une refonte de l'ISVL, mais au lieu de partir de la réalité des situations locales et de réajuster la situation des pays où l'ISVL est insuffisante, la direction de l'Agence a décidé de faire baisser l'ISVL dans les pays où elle l’estime trop importante (plus du tiers des pays) pour le donner à ceux qui ont une ISVL faible (un tiers des pays). Concrètement pour Moscou cela représenterait une baisse du quart de l'indemnité, indemnité qui ne permettrait de ne recruter plus que des célibataires sans enfants.
 Moscou étant une des villes les plus chères du monde, il est clair que nous n’accepterons pas une telle baisse de l'ISVL à Moscou.

Archives de la Lettre d'Alexandre papier en 2009







lundi 24 septembre 2018

L’AEFE ne comprend rien à la Russie en général et à Moscou en particulier.…



Juillet 2015
L’AEFE ne comprend rien à la Russie en général et à Moscou en particulier.…
Encore une baisse de 10% de l’ISVL des résidents à Moscou, c’est la huitième baisse de l’ISVL depuis 3 ans c’est à dire depuis la pseudo réforme de l’ISVL de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger. Alors que la direction locale de l’établissement a commencé à comprendre la situation locale et propose en autres des augmentations de salaire régulière prenant en compte l’inflation en Russie, la direction de l’Agence continue à utiliser des instruments statistiques, calés sur les évolutions des rémunérations des expatriés, qui précarisent de plus en plus les personnels résidents. Moscou qui a été pendant longtemps classé dans le Top 5 des ISVL de l’agence est maintenant la 9e, alors qu’elle reste une des villes les plus chère du monde. Le coût de la vie reste extrêmement élevé avec en plus cette année 17% d’inflation en moyenne annuelle, avec des pics jusqu’à 30% pour les dépenses quotidiennes et les produits importés.
            Le lycée ne peut compter sur son recrutement que sur des personnels français résidents, des personnels russes ou des ayants droits (mari ou femme d’expatriés ou de Russes). En effet, seuls les résidents à recrutement différé et les ayants droits peuvent bénéficier d’un visa de séjour en Russie. Mais avec la crise économique le « vivier » local, déjà peu conséquent, s’est réduit en peau de chagrin avec le départ de nombreuses familles d’expatriés. La modification de la procédure des visas russe interdit maintenant tout recrutement de France de personnel à statut local. Le plafond d’emploi des résidents décrété par Bercy et appliqué scrupuleusement par l’AEFE limite drastiquement les possibilités de créer des postes de résidents. Résultats de cette politique : au premier juillet 2015, plusieurs postes importants ne sont pas pourvus. Le lycée Alexandre Dumas subit une triple peine : une attractivité diminuée de par la situation économique et politique du pays et les baisses régulières de l’ISVL, un régime des visas modifié et une rétraction du vivier local… Impossible dans ces conditions de garantir le niveau d’excellence du lycée dont l’Agence aime se targuer régulièrement dans ses publications (plus de 98% de réussite au Bac et pour la première fois dans l’histoire du lycée, 2 élèves ont obtenu 20/20 de moyenne générale http://lfm.ru/fr/news/263/fete-de-fin-d-rsquo-etudes-et-de-remise-des-medailles-de-bachelier-aux-eleves-du-lycee-francais-de-moscou/ [lien devenu invalide]). Les personnels ont besoin de stabilité pour faire correctement leur travail !


Cour EUr/RUB pour l'année 2015



Immobilier : Moscou toujours plus chère


Métro Tulskaia Moscou septembre 2018. DR.
Novembre 2012
Reprise d’un article de Maureen Demidoff publié le 20 novembre 2012 sur le site https://www.aujourdhuilemonde.com/
Immobilier : Moscou toujours plus chère
Le prix du logement à Moscou n’arrête pas de grimper et place la capitale russe en seconde position des villes au monde pour la hausse des prix immobiliers.
Selon le rapport trimestriel World Cities Review publié par la société Savills , le prix du logement à Moscou augmente à un rythme de 5,5% par an. La première place du classement revient à Hong Kong où cet indice atteint 7,4%. Le top 3 est clôturé par Sydney avec 3,7% d'augmentation annuelle.

Cette hausse des prix du logement s’explique par l’attraction continue de la capitale russe pour les investisseurs, son marché immobilier offrant toujours de nombreuses opportunités. « Il y a encore dans le centre de la ville, à côté des buildings en construction, des bâtiments désaffectés qui occupent des surfaces de terrain très importantes avec de gros potentiels », constate Sébastien Iwanski de l’agence Intermarksavills Russie.

Outre l'appétit des investisseurs, les prix sont également fonction de l’offre et de la demande, cette dernière étant en constante augmentation.

« A Moscou, la demande est très importante et fait le jeu des propriétaires. Il n’est pas rare de trouver un nouvel appartement sur le marché en début d’après-midi, de prendre rendez-vous pour une visite en fin de journée et de constater qu’il y a déjà eu 2 visites et que la propriétaire a déjà reçu plusieurs offres. L’appartement qui était proposé à 60.000 roubles est alors au plus offrant », explique Sébastien Iwanski.

Le prix du logement ne subit donc aucun encadrement et « les propriétaires restent libres de pratiquer les tarifs et les augmentations qu’ils veulent ». Aujourd’hui, un studio est loué environ 50 000 roubles (1.250 €) le mois. Il faut compter 60 000 roubles pour un deux pièces de 40 m2 dans le centre, et 100.000 roubles (2.500 €) pour un trois pièces, voire plus si l’appartement a du charme ou s’il est moderne.

La colocation comme système D
La hausse du prix du logement ne touche finalement que très peu de familles moscovites -pour la plupart propriétaires -, mais frappe durement les jeunes qui débutent dans la vie active et cherchent à se loger.
Ces derniers s’installent en général loin du centre, aux derniers arrêts de métro, dans des zones périphériques où les loyers pour des petites surfaces tournent autour de 20 000 roubles (500 €). S’ils souhaitent se rapprocher du centre, les petits salaires n’ont pas d’autre choix que la colocation, une pratique très courante à Moscou dont ils se satisfont dans un premier temps.

« Soit ils passent au moins une heure dans les transports en commun pour se rendre à leur travail, soit ils sont en colocation. Trois personnes peuvent partager un grand appartement de 3 pièces avec le salon transformé en chambre. Chaque locataire payera environ 15 000 roubles (380 €) par mois, et bénéficiera ainsi d’une plus grande surface », explique le représentant de l’agence, qui ajoute qu’en plein centre, un grand deux pièces de 60 mètres carrés pourra ainsi être accessible pour deux colocataires, pour 30 ou 40.000 roubles chacun.

L’expatrié s’en tire à moindre mal
Moins à plaindre, la population expatriée installée dans la capitale russe. Soutenue par leurs entreprises qui octroient des budgets parfois pharaoniques pour loger leurs employés dans des conditions optimums. « Dans certaines entreprises étrangères, le budget pour une famille avec deux enfants est de l’ordre de 10 000 dollars (8.000 euros) », explique Sébastien Iwanski.

Le budget est considérable mais tend à stagner alors que le marché augmente, indique l’agence Intermarksavills. Aussi, suite à une augmentation du loyer et un refus de la société de gonfler le budget alloué, « il n’est pas rare de voir une famille se remettre en recherche d’appartement et ne pas trouver de produit similaire à ce qu’elle avait il y a deux ou trois ans. Elle devra alors faire des concessions pour s’installer dans une surface plus petite ou située dans un autre quartier. »

A l’inverse de Moscou, le rapport World Cities Review cite Paris, un exemple de ville où l’indice du prix du logement a chuté de 3,4%. Un phénomène causé par la crise de la zone euro et la position du président français sur l'instauration d'une taxe élevée sur les produits de luxe.