mardi 26 mars 2019

Le Lycée Alexandre Dumas en grève mardi 26 mars 2019

Le lycée Alexandre Dumas de Moscou était en grève ce mardi 26 mars 2019. 90% des résidents en service ce jour au secondaire étaient grève et 30% des contrats locaux non-russe.

Les personnels refusent la mobilité imposée par le Ministère de l'Éducation Nationale qui limite à 6 ans les contrats de résidents et d'expatriés, la suppression de postes de titulaires (résidents ou expatriés) au lycée, trois suppressions de postes depuis un an ce qui transfert la charge financière aux parents,  la baisse sans précédent de l'ISVL de plus de 20% de diminution pendant plus d'un an alors que l'indemnité des expatriés n'a diminué de 15% et que les cotisations sociales ont fortement augmenté et prennent en compte l'ISVL. D'autant plus que l'inflation repart à la hausse.


Ils refusent aussi que les titulaires non résidents voient leurs possibilités de résidentialisation fortement impactées par les réformes en cours et se trouvent pénalisés dans leur avancement, dans leur protection sociale, dans leur fiscalité... Alors qu'ils ont servi et servent l'État français !

Ils refusent les collègues locaux non russes se retrouvent avec des droits limités en particulier sur les jours de carences en cas de maladies de 30 jours à la caisse des Français de l'étranger... Ce n'est pas admissible.

Nous voulons un véritable service public d'éducation à l'étranger qui respectent les droits des personnels et de tous les personnels ! Enseigner à l'étranger n'est pas un privilège ni un marché mais une mission au service du rayonnement de notre pays !

Les représentants syndicaux ont été reçus mercredi 20 mars par l'ambassadeur et le mardi 26 mars par des représentants de l'AEFE en réunion à Moscou.

lundi 18 mars 2019

Préavis de grève pour le mardi 26 mars au Lycée Alexandre Dumas de Moscou

Nous appelons l'ensemble des personnels enseignants à faire grève le mardi 26 mars 2019 car :

• Nous refusons la mobilité imposée par le Ministère de l'Éducation Nationale qui limite à 6 ans maximum les contrats de résidents et d'expatriés.
• Nous refusons la suppression de postes de titulaires (résidents ou expatriés). Au lycée, trois suppressions de postes depuis un an ce qui transfère la charge financière aux parents.
• Nous refusons la baisse sans précédent de l'ISVL, plus de 20% de diminution en un an alors que l'indemnité des expatriés n'a diminué que de 15% et que les cotisations sociales ont fortement augmenté et prennent en compte l'ISVL. D'autant plus que l'inflation repart à la hausse.
• Nous refusons que nos collègues titulaires non résidents voient leurs possibilités de résidentialisation fortement impactées par les réformes en cours et se trouvent pénalisés dans leur avancement, dans leur protection sociale, dans leur fiscalité... Alors qu'ils ont servi et servent l'État français !
• Nous refusons que nos collègues locaux non russes se retrouvent avec des droits limités en particulier sur la période de carence en cas de maladies de 30 jours à la caisse des Français de l'étranger... Ce n'est pas admissible.

Nous voulons un véritable service public d'éducation à l'étranger qui respectent les droits des personnels et de tous les personnels ! Enseigner à l'étranger n'est pas un privilège ni un marché mais une mission au service du rayonnement de notre pays !

dimanche 10 mars 2019

Une ISVL, servie aux résidents est de moins en moins connectée à la réalité, mais est une véritable variable d’ajustement d'un budget en berne...



Petit rappel pédagogique
ISVL : de quoi s’agit-il ?
Comme nous le dit l’AEFE « les résidents perçoivent une indemnité spécifique de vie locale (ISVL) en vertu du décret 2002-22 du 4 janvier 2002. Le montant annuel de cette indemnité, fixé par un arrêté interministériel (Affaires étrangères et Budget), varie selon le pays voire la ville et le groupe. Il est actualisé tous les trois mois ». Les groupes varient en fonction de l’indice brut de l’agent :
Que nous disent ces décrets « fixant par pays et par groupe le montant de l’ISVL » ?
Une comparaison ISVL résident et I.E (indemnité d’expatriation).
Voici un petit paragraphe récapitulatif sur la dernière année (2018), mais qui impacte l’année 2019, et qui retrace l’évolution du montant des ISVL de Moscou en référence aux différents décrets. Quant aux I.E seules apparaissent les évolutions en %.
L’ISVL des enseignants correspond aux 5 dernières colonnes. Ces montants annuels sont en brut et on doit retrancher près de 10% de CSG sur éléments non imposables et plus de 4% de cotisation sociales et mutuelle.
31 décembre 2018
RUSSIE (Moscou)

30 853

28 874

26 500

24 521

22 605

19 319

17 675

16 439
Soit – 14.39% pour les résidents du LFM
Pour les expatriés la baisse est de – 4.98% par rapport à la période précédente
28 septembre 2018
RUSSIE (Moscou)

36 066

33 753

30 978

28 665

26 425

22 584

20 662

19 217
Soit – 4.28% pour les résidents du LFM
Pour les expatriés la baisse a été de – 4.11% par rapport à la période précédente
30 juin 2018
RUSSIE (Moscou)

37 612

35 200

32 306

29 894

27 558

23 552

21 548

20 041
Soit – 2.22 % pour les résidents du LFM
Pour les expatriés la baisse est de – 2.23% par rapport à la période précédente
Avril 2018
RUSSIE (Moscou)

38 466

36 000

33 040

30 573

28 184

24 087

22 038

20 496
Pour les expatriés la HAUSSE a été de 0.27% par rapport à la période précédente
Ainsi entre les décrets d’Avril 2018 et de décembre 2018 l’ISVL a chuté de chuté de 20% (1/5) pour les résidents du lycée français de Moscou. L’indemnité d’expatriation quant à elle aurait diminué d’environ 10% ; soit deux fois moins que la baisse de l’ISVL dévolue aux résidents.
N.B : Calculs effectués sur le groupe 5 uniquement.
Quant aux évolutions des indemnités du personnel de direction, Fort Knox semble être une petite forteresse de province…
Aucune justification
Comment justifier une telle baisse ? Moscou serait-elle devenue un petit paradis où les loyers seraient ridiculement faibles, les biens alimentaires quasi gratuits et les billets d’avion fournis gracieusement par Air France comme c’est le cas pour d’autres catégories de personnels de l’enseignement ? (Un billet tous les deux ans pour les personnels expatriés et la prise en charge des frais de déménagement) La réponse est non et, faut-il le dire, les baisses successives que subissent les résidents du Lycée Français de Moscou plongent nombre d’entre eux dans l’incertitude financière et ce d’autant plus que leur indice de base est gelé depuis des années, que les prélèvements pré-engagés - notamment la très forte augmentation de la cotisation MGEN début 2019 - ne cessent d’augmenter…Bref, le pouvoir d’achat des résidents ne cesse de se réduire comme peau de chagrin.
En interne, les évolutions des indemnités ne sont pas les mêmes : que l’on soit résident ou expatrié les baisses, dans les deux cas, vont du simple au double. Ne serait-il pas temps d’instaurer un moratoire sur les baisses ? Le coût de la vie, des logements, des transports sont-ils différents lorsque l’on va remplir son caddie, que l’on prend le métro ou que l’on paie la cantine de ses enfants…selon que l’on soit résident ou expatrié. Non, bien sur ! Rien ne saurait justifier, si ce n’est la volonté de nous asphyxier encore davantage de telles évolutions et une telle différence de traitement. Injustes et inégalitaires, voilà ce que semblent refléter ces politiques d’austérité budgétaire.
En externe, regardons les choses sous un angle purement moscovite, pragmatique et réel car ancré dans le quotidien.
Pour ceux qui rechigneraient à admettre une telle réalité voici quelques informations glanées par-ci par- là et que tout un chacun d’un simple clic peut facilement trouver.
Le logement à Moscou
En général, pour acheter un m2 en ville à Moscou en février 2019 le coût est de 4208.46 € (au taux de change actuel). Ce tarif étant une moyenne, il peut, certes, descendre jusqu'à 2950.09 € mais aussi grimper jusqu'à 6602.7 €. Ce prix pour un mètre carré en ville a évolué plus fortement que le coût moyen pratiqué en France (+3%).

Voici, pour se faire une idée, des chiffres parmi les plus récents (je vous épargne la lecture de graphiques fastidieux mais que l’on trouve aisément et qui, tous, vont dans le même sens) en ce qui concerne les évolutions des prix à la location :

Prix d'une location d'un appartement en centre-ville à Moscou en 2019 : 1524.43 €
Prix moyen dans la monnaie du pays : 115 440 ₽ (RUB)
 Prix minimum : 1122.46 € (85 000 ₽ (RUB)))
Prix maximum : 1980.81 € (150 000 ₽ )

Notons que la qualité des appartements est très variable ce qui fait augmenter le loyer parfois du simple au triple et que l’entretien des parties communes et de la sécurité, toute relative peut faire augmenter le loyer dans des proportions importantes.
Quant à l’évolution annuelle elle serait de +14.1% sur un an, de février 2018 à février 2019 pour un appartement (avec des évolutions encore plus conséquentes selon le type d’appartement même s’il est vrai, aussi, que des baisses sont enregistrées). Et pendant ce temps…
Cet exemple est celui d’un appartement 3 pièces dans le centre-ville de Moscou.
Comment ? Des enseignants osent se loger dans le centre-ville de Moscou ? Qu’ils aillent donc voir ailleurs pour avoir un toit sur la tête…car il est bien connu que, simples professeurs, nous ne saurions nous mêler avec une classe-caste aux propriétés géographiques bien connues.
Mais n’en déplaise aux âmes chagrines faut-il rappeler qu’il n’y a qu’un établissement AEFE en Russie, qu’il est situé à Moscou, la capitale, ville la plus chère de Russie et que le LFM est situé dans l’hyper centre de Moscou, l’un des endroits les plus chers de la capitale. Alors quoi ? Devons-nous, sous les coups de butoir de l’AEFE, être obligés de vivre à une heure (au moins) de notre lieu de travail quitte à sacrifier le sommeil de nos enfants (trois sites de scolarisation) ? Sommes-nous condamnés à voir notre pouvoir d’achat se paupériser pour habiller Paul ? Car c’est bien là qu’est le problème : la politique de redistribution des primes ISVL mise en place par l’AEFE depuis des années. Fonctionnant à budget constant, lorsque l’A.E.F.E augmente l’ISVL dans une région du monde (comme c’est le cas dans les pays du Golfe) elle diminue celle d’une autre région : Moscou certainement. Nous payons, au prix fort, le désengagement de l’AEFE au nom d’une logique comptable assassine.  

D’autres éléments


La litanie serait longue si l’on voulait encore approfondir les choses. En effet, à cela il faudrait rajouter les effets délétères de l’inflation qui impute insidieusement non seulement notre salaire mais aussi notre ISVL. Comme le faisait remarquer Le Figaro dans son édition du 28 décembre 2018, l’inflation a été, au courant de cette année, de 4.2%...un dérapage par rapport aux années précédentes. Déflatons, déflatons…Certes ! Mais, au final, l’addition n’en serait que plus amère, les difficultés financières plus prégnantes.

Si l’on ajoute à cela que tous les rapports de l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) pointent du doigt le mauvais sort fait aux enseignants français véritable lanterne rouge de la rémunération (même les pays les plus libéraux comme le R.U font mieux que nous) il n’y pas de quoi se réjouir.

On ne saurait terminer sans évoquer le rapport que vient de rendre Samantha Cazebonne à Emmanuel Macron où, finalement il n’y a –sur le fond- qu’une chose : comment réduire la voilure de ces « coûteux professeurs » (Le Figaro du 06/02/2019). C’est dans l’air du temps : nous ne serions que personnes dispendieuses, traitées avec une générosité sans égale. Il faut dégrossir le mammouth, le compresser, l’essorer, le rendre compatible avec les objectifs de Bercy. Finalement, le risque n’est-il pas là, à savoir que l’éducation n’est plus qu’une affaire de prix. Alors, t’achètes ou t’achètes pas ?

SNES Moscou.

Le SNES-FSU dénonce le mode de calcul et de réactualisation de l’ISVL dont les montants reflètent de moins en moins l’évolution du coût de la vie dans les pays. 



jeudi 21 février 2019

Le personnel du lycée français de Moscou, souhaiterait faire part de ses inquiétudes face à certaines évolutions inquiétantes et des conséquences qui peuvent en découler.


Tout d’abord, il apparaît désormais évident que la nouvelle politique de l’AEFE prévoit que les postes d’enseignants titulaires qui quittent la Russie pour rejoindre la France ne seront pas renouvelés après le départ du professeur. En clair, le professeur titulaire sera remplacé par un professeur en contrat local recruté sur place dont on peut raisonnablement penser qu’il ne sera pas titulaire d’un diplôme délivré par L’Éducation Nationale et donc pas forcément au fait des pratiques ayant cours dans le système éducatif français.
           Ces mesures s’expliquent par un désengagement progressif et spectaculaire de l’État dans le financement de l’AEFE. En effet, il faut rappeler que les salaires des personnels résidents (détachés par l’administration française) sont pris en charge à 70 % par l'État le reste étant assuré par le lycée. En remplaçant les titulaires par des contrats locaux, payés intégralement par le lycée, l’État augmente considérablement les frais de fonctionnement des lycées français à l’étranger. Bien évidemment, pour absorber cette nouvelle augmentation, l’établissement aura tendance à augmenter les frais de scolarité, faisant porter ce nouveau poids sur les familles. C’est déjà le cas mais il est plus que probable que ce phénomène soit appelé à s’amplifier dans les années à venir.
           L’État réduit donc la voilure dans ses ambitions pédagogiques, il demande aux établissements de devenir presque autonomes financièrement et comme si cela ne suffisait pas, et comme pour baisser le rideau, il demande aux enseignants de serrer fortement la ceinture.
En effet, la prime de résidents, l’Indemnité Spécifique de Vie Locale (ISVL) destinée à compenser le coût de la vie à Moscou ne cesse de baisser depuis plusieurs années : en quelques années, la baisse est de l’ordre de 23 % de février 2018 à février 2019 et ce n’est vraisemblablement qu’un début…
           Le risque est de voir des résidents titulaires depuis longtemps présents à Moscou rentrer en France et être remplacés par des personnels locaux ou dans le meilleur des cas de nouveaux venus pas forcément en phase avec les spécificités de l’enseignement à l’étranger. Rappelons que les nombreuses activités (séjours de ski à Ognikovo puis à Desna, Olympiades de mathématiques de Moscou, sorties de découvertes scientifiques dans différents instituts scientifiques de pointe…) ne sont possibles que grâce aux réseaux ou à la bonne connaissance du pays qu’ont les enseignants présents depuis un certain temps à Moscou. Les enseignants au vu du sort qui leur est fait par l’AEFE pourraient être susceptibles de vouloir moins s’engager ; alors même que l'AEFE s'est-elle même engagée dans un projet d'agrandissement.

Il nous a semblé important que ces quelques informations soient portées à la connaissance des parents d’élèves.